mercredi 13 juin 2007

Le retour de Marlène

Ca faisait longtemps que Marlène était pas venu faire son tour. La dernière fois, je pense que c'était à sa fin de bac. Toute fraîche, à peine sortie de l'udéhaime elle venait fêter ca en grande en s'enfilant pichet de sangria sur pichet de sangria et ce, en prenant bien soin de manger les fruits. Plus la soirée avancait, plus elle répetait:

-C'est là-d'dans que toute l'alccol se réfugie.

Ca fait près de trois ans. Elle a son bac mais elle est toujours serveuse au Freluquet, petite taverne nouvelle tendance dans Villeray. Elle applique son Bac en histoire de l’art en contemplant les pubs des magazines. Saute d’un amant à l’autre qu’elle ramasse sur le tas dans les discothèques. Elle revient voir ses parents à SCB au printemps lorsque les ruelles de Montréal dégèlent et commencent à sentir. Sans sous-estimer l’attractivness de la piscine hors-terre parentale.

Ben à l’aise dans ma sueur de canicule, avec l’odeur de windex au corps; il était temps que je lave mes fenêtres. Leur opacité empêchait mes voisines de me voir à poil depuis une coup’ d’années. Prêt à me rouler un spliff de l’enfer pour me récompenser de cette tâche ménagère accomplie, vide mes poches sur la table du salon, m’apercoit d’un message manqué sur mon cell. C’est le numéro des parents de la Marlène. Il y a longtemps que je n’ai pas composé ce numéro de téléphone, je m’en souviens parce que c’est mon NIP à la caisse pop.

Je lui rends son appel et elle m’invite de suite à se tirer une brosse de l’enfer pour fêter son frais célibat. Elle a dompé son Rodrigue, espèce de wanna be quelque chose. Un petit sans talent à défaut de prétention. Un petit homme, accablé du syndrome de Napoléon, un criss de fatiguant qui parle tout le temps afin qu’on le remarque. Je trouvais ça quand même drôle de le voir aller tout en connaissant le nombre de petit que Marlène lui a fait dans le dos. Si elle n’était pas tant insécure, leur relation n’aurait pas durée les deux ans qu’ils ont passés ensemble. Elle est folle comme la marde, on jurerait qu’elle sort d’un goulag où elle était prise depuis le début de cette relation.

Rendez-vous à neuf heures au pied de notre traditionnel pichet de sangria. Soites, la tradition s’est perdue dès son entrée à l’université mais j’ai senti au cours de ses derniers courriels que le “fait bon vivre” de la huitième couronne lui manquait.

À suivre…

1 commentaire:

'nique. a dit...

Salut!
Je ne sais pas si tu te souviens, mais t'es venu bouere che'nous hier.
:P
Juste pour réitérer que t'es pas platte, bon.