Pour ne pas trop me faire chier, sachant que la ponctualité ne fait pas partie des nombreuses qualités de Marlène, je pris sur moi de me laisser un petit 20 minutes de retard. Ce n’était évidemment pas suffisant. Elle n’est pas vraiment du type à se poupouner des heures devant le miroir mais elle ne se néglige pas pour autant. En fait, elle est assez simple, rarement maquillée, jamais trop chic mais agréable à l’oeil.
Du haut de ses 5 pieds et 4 avec ses cheveux aux épaules châtains pâle, elle ressemble à une petite tsarine, une petite impératrice. Un peu précieuse mais aucunement fragile. Un p’tit boeu’ comme l’appelait mon père.
J’ai finalement le temps de boire la moitié du pichet et de virer de bord trois copains de brosse avant qu’elle ne se pointe. Elle arrive avec une bonne heure de retard. Tout un choc en la revoyant, elle s’est fait allonger les cheveux jusqu’au milieu du dos. De beaux cheveux longs et soyeux qui blondissent subtilement au contact prolongé de Galarneau. On est loin de la petite fille avec qui on testait l’effet et surtout la facon adéquate de se passer un french.
Longue étreinte empreinte de souvenir à son arrivée. J’avais des millions de choses à lui raconter mais je reste sans mots à la suite de ce hug interminable. Je l’invite à s’asseoir à la table et je remplis son verre après avoir vider l’eau des glacons qui avaient eu le temps de fondre.
Elle est rayonnante. Pétante de joie, sûrement du à ses deux semaines de vacances qui s’entamment aujourd’hui. Elle a prévue descendre à Québec quatre ou cinq jours, sa soeur lui prête son apparte, rue de la Tourelle à deux pas de l’ascenseur. Québec ne peut pas avoir de métro donc il s’en sont payer un vertical.
Toujours aussi de party, elle ne tarde pas à commander moultes shooters. Je ne suis plus jeune-jeune, le Jack me tape dans l’dash. Depuis une certaine St-Jean, cet élixir a du mal à passer la pomme d’Adam. Pas grave, j’en ai vu d’autre et Marlène aussi semble-t-il.
Bois, bois, bois et fume quelques pétards en plus. Me voilà dans les nébules mais pas autant qu’elle. Une tournée des débits de boisson, une virée d’bar; la tournée des grands ducs. Des pas de danse sur plusieurs pistes différentes et même sur le cutter entre le trottoir et la rue. On titube, on ère sans voir l’heure passer.
Le trois heures nous est annoncé par la barmaid du Labo, la fin de notre périple. Pendant que Marlène discute les conditions de notre dernier drink avec la barmaid, je me questionne afin de savoir comment je vais arriver à pitonner le numéro du taxi sur mon cell. Si y’a un numéro à programmer sur mon cell c’est bien celui-ci.
Pendant que je me perds dans ces tracas de last-call, je ne remarque pas l’argument de poids que délivre Marlène à la barmaid; une grosse pelle qu’elle lui roule à langue que veux-tu.
À suivre…
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